Excusez-moi Mademoiselle [PV Juliette]

Ces temps-ci Alice sortait beaucoup plus souvent qu'Alix qui restait enfermé en lui. Aujourd'hui encore le mannequin avait dédaigné ses vêtements mixtes certes efféminés mais laissant tout de même voir que c'était un garçon pour adopter une robe légère d'été. Ayant des origines vietnamiennes le sorcier avait échappé aux traits véritablement masculins qui pourraient le trahir ou encore au besoin d'utiliser un rasoir pour ses jambes; il était totalement imberbe et cela l'aidait beaucoup à jouer sur l'ambiguïté qui le caractérisait. De toutes manières c'était plus facile pour Alix de se faire passer pour une femme que pour le fiancé qui voulait acheter du rouge à lèvres à sa chère et tendre. Le fait est que le jeune homme allait faire ses courses dans un supermarché moldu une ou deux fois par mois: toujours le même comprenant son produit préféré inexistant chez les sorciers... Sans compter que son MP3 était cassé: bref une raison de plus.

Il chaussa rapidement ses chaussures à talons et après avoir fait poussé ses cheveux jusqu'au bas du dos, vérifia dans le couloir de l'entrée que ceux-ci étaient correctement peignés dans oublier de vérifier si son don pourtant bien maîtrisé avait fonctionné sur ses yeux: devant les colorer en un bleu océan que Alice avait l'habitude d'aborder tandis que son double masculin se contentait de sa couleur naturelle déjà rare en soi: soit d'un or profond mêlé d'éclats d'argent. Comme le sorcier s'y attendait: le don avait marché à la perfection! Étant jeune il en avait souffert mais après beaucoup d'entraînement, ne cessant de l'user, Alix s'était perfectionné. Le mannequin lissa sa robe légère d'un bleu léger et doux, presque blanc, se mariant bien avec ses yeux d'océan et contrastant harmonieusement avec sa peau de métisse... Oui décidément l'achat avait été parfait; il ne regrettait pas d'être allé au marché du dimanche dans ce petit village moldu. A la gare, le métamorphomage échangea quelques gallions puis il passa la barrière et se fondit dans la masse; souriant face à la douce ironie puisque son corps irradiait de magie mais personne ne le voyait. En effet ses longs cils et ses cheveux descendant en une cascade jusqu'au bas de son dos avaient beau être naturels, vrais, il ne demeurait pas moins que leur authenticité était née d'une supercherie de la magie. Le sorcier n'avait même plus besoin de se concentrer pour maintenir ses atouts maintenant; en effet il modifiait son adn et c'était bon... Si cela lui chantait, Alix pourrait demeurer ainsi jusqu'à la fin de ses jours: comme quoi le don de métamorphogie était beaucoup moins superficiel qu'on y pensait.

Preuve de l'efficacité de ce dernier, beaucoup de garçons se retournèrent sur lui, sifflant la jolie demoiselle qui entrait dans le supermarché. Leur souriant avec complaisance Alice s'arrêta pour discuter avec un ou deux d'entre eux particulièrement mignons mais totalement inaccessibles en temps qu'homme puisqu'ils ne partageaient pas ses tendances. Alice avait tout d'une petite étudiante sage mais coquette avec ses ongles abordant un vernis transparent, discret mais élégant, elle avait aussi l'habitude de sourire même quand ça n'allait pas et ne se fâchait pas quand un beau garçon admirait son déhanchement parfait, dû à ses années d'entraînement en temps que mannequin. Elle était toujours avenante, un brin malicieuse et aimait bien sourire, refusant toutefois de donner son numéro de téléphone, s'évaporant soudainement sous le regard des garçons, aussi légère que sa jolie robe d'été. Alice était si fragile que le fait qu'elle s'envole comme ça ne paraissait pas si étonnant que ça; beaucoup pensaient même avoir rêvé.

Le jeune sorcier venait encore de s'enfuir après quelques jolis mots doux échangés avec un homme d'âge assez mûr mais qui lui plaisait beaucoup. Alice aimait beaucoup qu'on la complimente, sans le demander au point de paraître orgueilleuse elle n'était pas insensible aux délicatesses qu'on lui offrait. Respirant doucement le bouquet que le Don Juan inconnu avait tenu à lui offrir; elle s'enfuit, aussi ravie que son double masculin qui la félicitait pour ses prouesses qu'il serait incapable d'exécuter en temps que garçon. Posant le bouquet ainsi que le ticket prouvant qu'il était déjà payé dans son chariot Alix esquissa quelques pas au rayon maquillage. Il y avait aussi ces produits féminins que ces dernières usaient tous les mois mais évidemment, la chose ne l'intéressait pas. Ce qui le tentait c'était plus le rouge à lèvres et le parfum à la vanille léger produits par une entreprise moldue que les sorciers ne faisaient pas. Il aurait pu acheter plusieurs flacons pour éviter de revenir le mois d'après mais finalement; il aimait bien venir dans ce petit supermarché où Alice était assez connue, surtout des employés en fait.

Le sorcier laissa glisser ses achats dans le caddie puis passa au reste, profitant d'être ici pour acheter la nourriture. le temps passa très vite et l'après-midi chassa le matin; en effet Alix était très difficile en ce qui concernait les produits alimentaires, passant beaucoup de temps à compter le nombre de calories ou de colorants alors que 3 ou 4 kilos en plus ne lui auraient pas fait de mal. Même en femme il était considéré comme un peu trop maigre alors forcément... Mais lui il se plaisait ainsi, et savait également qu'il plaisait aux autres de cette manière, c'était ce qui comptait n'est-ce pas? Abandonnant un moment ce suplice, décidé à revenir plus tard le mannequin alla du côté de la musique pour choisir un MP3. Son regard fut intéressé par l'un d'eux apparement assez avancé et donc de bonne qualité. Pourquoi pas se le permettre après tout? Sa dernière séance photo avait rapporté plus que prévu! L'agence était si contente des clichés qu'il avait eu une prime. Choisissant donc le plus cher parce que c'était le mieux le jeune sorcier se hissa sur la pointe de ses talons mais sa main droite à semi-paralysée décida de le lâcher et quand il eut l'objet en main; le MP3 tomba, entraînant dans sa chute d'autres produits comme des piles ou des écouteurs... Heureusement protégés par de la mousse et ne se rompant donc pas en tombant mais gênant probablement cette femme à ses côtés qui regardait le même rayon que lui.

-Je suis désolée, vraiment

Fit Alice qui avait toujours été une demoiselle convenable et polie; on voyait bien que sa main était paralysée même si la marque physique était moindre: une fine cicatrice résorbée et plus blanche que sa peau naturellement bien bronzée. On pouvait deviner un accident ou suggérer un problème de naissance quoique la première hypothèse soit la plus plausible.

-J'espère ne pas vous avoir fait de mal. Quelle maladroite!

Il ne se trompait jamais dans la conjugaison de ses verbes ou de ses accords. Si c'était Alix qui était de sortie, le sorcier parlait toujours au masculin, si c'était Alice, ses adjectifs étaient automatiquement au féminin. Il essaya de tout ranger mais ne faisait que faire tomber de nouveau les objets, vraiment handicapé avec sa main. Surtout qu'à la base Alix comme Alice étaient droitier(e).

Une journée de plus dans l'abominable Angleterre. Mes pas résonnaient déjà sur le pavé de la ville grise. Oui, la ville grise, c'était son surnom, à présent. Je deteste Londres, ainsi qu'à peu près toute les villes de ce pays gris. Nous étions à présent à quelques jours de l'arrivée de mes frères. Le temps passait vite... Tellement vite. J'aurai hurlé pour que tout s'arrête, comme ça, d'un coup. Je voulais faire comme les petites filles quand elles avaient peur. A six ans, si elles avaient peur, elles avaient tout le droit de se cacher sous leur couette, et elles se cachaient jusqu'à ce que leur papa ou leur maman les consolent. Seulement moi, je n'avais pas six ans. Je n'avais plus le droit de me cacher, je devais faire face, en adulte. Et moi, je n'avais plus ni mon père, ni ma mère... J'enviais l'innocence de l'enfance. J'aurai donné cher pour y retourner, à présent. Pour oublier le temps d'un instant. Pour avoir seulement peur qu'il y est un monstre sous mon lit, pour avoir sur les épaules que la colère de mes parents si j'avais fait une bétise.

Les musiques de mon mp3 résonnait à mes oreilles, mélangée du bruit de mes pas sur le pavé sale... La tête me tournait, j'aurais bien eu besoin de m'asseoir... Je vis alors un banc proche, et m'y affalais. C'est alors que mes écouteurs lachèrent completement, et je me retrouvais donc dans le bruit de la rue, des gens qui marchaient devant moi, des enfants qui riaient, le bruit des transports... Des bruits parfaitement normaux dans cette ville. J'ouvrais grands les yeux, et cherchait vite un supermarché moldu au plus vite, pour faire disparaître tout ça, en m'achetant de nouveaux écouteurs. La musique était une source de délivrence, elle me faisait du bien. Et ainsi, j'en étais privée, comme tant d'autres choses. Je me levais, et courrait à moitié vers le supermarché deux rues plus loin.

Je m'engoufrais dans le batiment. Quelques regards se tournèrent vers moi, car j'avais fait irruption d'un coup, et pas dans le plus grand des silences. Je n'y prettais aucune attention, et filait dans le rayon le plus proche.

[en construction.]

» ¤~ Chambre de Juliette Emma Rivers.
» ¤_ Il était une fois... Juliette Emma Rivers {en Construction!!}