Dix ans après
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 Bloody country... [ J.E. ]

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Ceenan O'Flaherty
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Ceenan O'Flaherty


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MessageSujet: Bloody country... [ J.E. ]   Bloody country... [ J.E. ] EmptySam 29 Nov - 16:17

Si on me l'avait un jour prédit, jamais je n'aurais pensé que ce sentiment puisse être aussi fort: le mal du pays. Jamais je n'aurais pensé qu'il m'ôterait ainsi toute ma joie de vivre, toute ma bonne humeur, bref tout ce qui constitue un homme plus ou moins bien dans sa peau; et en tout cas jamais je n'aurais imaginé que ce malaise s'insinuerait en mois comme un courant d'air glacé et ma paralyserait, me serrait comme un étau de glace. Le simple fait de traverser la mer d'Irlande pour quitter ma terre natale se révéla un tel déchirement que sur ce continent anglais, je me sentais encore plus rejeté, encore moins à ma place - si c'était possible. Loin de m'aider, ma famille m'avait couvert de railleries lorsque je leur avais annoncé la nouvelle; et comme à l'habitude j'avais fuit, j'avais choisi la solitude, je m'étais éclipsé, effacé, rayé de la carte. J'avais passé mes journées à profiter de mes champs, de mes vallées tant aimés et j'avais passé pas mal de temps sur mon bateau...l'océan prêtait fort bien à l'isolation. Pourtant, j'avais une bonne raison de partir pour Londres, cela me permettrait sûrement de lancer ma carrière. C'était en tout cas ce que j'avais utilisé comme argument et il était assez intouchable. Mais au fond de moi...et j'étais le seul à le savoir, je savais que rien n'était moins important que ma carrière en cette partie de ma vie. J'avais besoin d'air. Je me cherchais. Il fallait que je change d'air, à tout prix, sous peine d'exploser.

Je me rappelai les paroles de mon père, un soir où je rentrais d'une journée particulièrement éprouvante sur mon bateau - les aléas du temps irlandais. Ma voile s'était quasiment détachée. C'était quelques jours après que je leur ai communiqué ma décision; et j'étais allé dormir chez mes parents pour quelques soirs. « Ton frère lui a réussi, parce qu'il savait ce qu'il voulait; ce n'est pas comme toi, qui erre...regarde toi, on dirait un proscrit...» avait-il lancé quand la discussion s'était animée. J'avais sourit. Jaune, mais j'avais sourit. Les paroles de ce genre ne me blessaient pas, j'en avais tant entendu. Plus encore, elles me frappaient par leur justesse, car mon père avait raison, en tout point. Deaglàn était brillant, il avait non pas réussi ses études mais excellé, il était maintenant Auror et promit à un haut poste dans la brigade Irlandaise. En un sens, j'étais heureux que mes parents l'aient, il faisait leur fierté. Je n'aurais pas voulu être le seul fils, le fils qui n'entreprenait rien, le fils qui passait son temps à écrire, le fils qui ne savait pas où il allait.

Enfin, le temps était venu, et le jour J, je quittais mon pays, laissant derrière moi ma famille et mon pays...et c'était la séparation avec celui-ci qui m'était la plus rude. Certes, j'avais déjà habité en Angleterre, pendant mes 7 années à Poudlard. Mais c'était différent: je savais que je reviendrais après à la maison, et puis, je pensais moins à cette époque. Qui plus est, ma famille n'avait pas la même réaction puisque l'Irlande n'ayant pas d'école de Sorcellerie, nous devions forcément aller dans un autre pays. En tout cas, une fois en Angleterre, un tel dégoût s'empara de moi que je faillis faire demi-tour illico presto, quitte à transplaner en plein jour au milieu de tous ces moldus. Ce n'était pas beau de trahir ses ancêtres, et l'Angleterre devait se trouver sur le premier échelon de l'échelle de la trahison... Mais je m'étais préparé, je m'étais construit une armure, et j'espérai qu'elle tiendrait le coup.

Ironie du sort, j'étais perdu en plein Londres, dans un parc qui n'était pas sans me rappeler mes collines, de l'autre côté de la mer. Mais l'air n'avait aucune saveur, le vert de l'herbe n'était pas aussi éclatant, et même les arbres et les fleurs semblaient triste, à l'image de mon esprit qui était envahi de noir. Je déambulais dans les allées, marchant à grandes enjambées, dans l'espoir d'une indication. Il me fallait aller à la banque, en première chose, car je n'avais pas assez de Gallions; et ensuite chercher un coin pour dormir, car je n'avais rien préparé. Mais ça n'était pas un problème: j'étais habitué à l'inconfort, j'avais assez côtoyé la misère. Et puis, j'étais débrouillard, on ne renie pas son sang. Tout d'un coup, et je fus surpris de ne pas l'avoir vue plus tôt, je remarquai une silhouette qui s'avançait perpendiculaire à moi, que je n'allais pas tarder à croiser. La chance se décidait enfin à me sourire car j'allais pouvoir demander mon chemin à cette habitante, aussi anglaise soit-elle. Je ris d'avance à l'expression amusée et méprisante qui s'afficherait sur son visage lorsqu'elle m'entendrait m'exprimer, lorsque mon accent à couper au couteau lui indiquerait clairement mes origines. Je n'avais pas honte, au contraire: j'étais ravi. Et j'allais faire exprès de l'accentuer, si c'était possible, pour qu'il clash encore plus avec l'accent snobinard des britanniques:


« Je cherche la banque? »
fis-je, sans aucune amabilité, me plantant devant la personne en question. Je la dévisageai durement, et je n'avais aucune envie d'être sympathique. Je pensais: qu'elle me réponde, et vite; car je n'avais aucune envie de discuter non plus, de moi, d'elle, de n'importe quoi. Qu'elle réponde. Je n'avais jamais autant haï l'Angleterre qu'en ce moment là et mon sang bouillona dans mes veines, je serrais les points, je plissai les yeux. Mon expression devait être indéchiffrable, mais ce qui primait le plus, c'était la colère.
Qu'elle m'indique cette fichue banque.
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Juliette Emma Rivers
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MessageSujet: Re: Bloody country... [ J.E. ]   Bloody country... [ J.E. ] EmptyMer 3 Déc - 12:53

De l'air... S'il vous plait, de l'air. Il me fallait de l'air... Je n'avais jamais eu autant besoins d'airs quand ce moment. De l'air bien fraiche, qui pourrait me faire tout oublier. Je venais d'apprendre que mes frères n'allaient pas tarder à venir. D'ici deux ou trois jours, avaient ils dit. Ils me manquaient tellement... Mais d'un autre côté, je ne voulais pas les voirs. Non, je ne le voulais pas. Je voulais juste être seule, ou revenir en arrière... Les empecher d'aller travailler ce soir là. Le soir de leur mort... Ou tout simplement me faire tuer à leur place, ou empecher ce sorcier d'entrer dans la glacerie de mes parents... Je n'avais pas envie de mourir, mais j'aurrai été prete à me faire tuer à leur place, pour qu'ils vivent. Ciaran, Lucas & Kilian viendraient bientôt, et je n'avais pas vraiment envie de voir leur mine qui reffleteraient la même tristesse que celle d'Adeline et moi. Je n'aimais pas voir mes frères et ma soeur tristes, et je n'aimais pas sentir cette tristesse en moi non plus. Comme quoi, la magie pouvait faire des ravages, et elle ne m'approcherait plus jamais. Je regrettai de n'avoir pas été assez avec eux. De ne pas avoir assez profiter. Mais, puisque la vie ne laissait guère place aux regrets, ni aux envies, j'allais dans quatre jours devoir decider avec mes frères et ma soeur de où on enterreraient nos propres parents... Et puisque mes jambes étaient indifferentes à mes pensées et mes douleurs, je continuais d'avancer dans le parc d'une Angleterre qui m'avait separée de mes defins parents, de mes frères, de nos voyages et de notre famille. Je detestais beaucoup de choses en se moment, mais l'Angleterre ne m'avait jamais parue aussi inintéressante, vide. Je ne l'avais jamais vraiment aimer, mais mes études avaient eu raison de mes envies. L'Irlande, les terres de ma mère, la Maeve, ou l'Amérique, terres de mon bienveillant père, Bayron? La question se posait et se reposait dans ma tête comme un tourbillon de questions qui n'en faisaient qu'une... Ils étaient morts bien trop jeunes pour nous avoir dit où ils souhaitaient se faire enterrer. Celà avait été brutal, soudain. Et notre douleur n'en était que plus insuportable. Nous avions de la famille, mais ils avaient jugés que c'était de notre devoir de choisir. Nous, leurs enfants. Vetue de vêtements chauds, j'étais sortis de chez moi, cherchant la fuite comme souvent en se moment. Et je m'étais retrouver dans ce parc humide par un temps plutôt pluvieux. Si le temps avait été ma souffrance, il y aurait eu un temps tellement noir... Je n'avais jamais penser pouvoir avoir mal comme ça... Comme à mon habitude, un engin moldu qui servait à ecouter de la musique était à mes oreilles, passant un de mes titres préférés.

Waiting for your call, I m stick, call I m angry...

La chanson avait un don pour me faire oublier les alentours, m'enfermer dans une bulle rassurante, et tellement agréable...

Call I m desperate your voice... Listening to the song we used sing...
In the car, do your remember...


Ainsi, je ne remarquai pas tout de suite l'homme devant moi. Mes yeux étaient rivés au sol, ne voulant rien d'autres qu'oublier, eux aussi. Je sursautai alors à un accend qui me rappella...

"Je cherche la banque?" Me dit il abruptement.

Maeve, ma mère... Cet homme était Irlandais, j'en étais sur. Ses yeux d'un vert virant peu au bleu et ses cheveux roux se chargerent de me le confirmer. Je l'observai un instant, surprise d'être si soudainement sorti de mes rêveries. Je souri alors. L'homme n'avait pas l'air d'excellente humeur, et avait l'air de vouloir aller partout sauf ici. C'était rare, lorsque je souriai ces derniers temps, mais pourtant, là...


" Bonjour. Hum... Il y a deux banques, ici, dans cette ville. Vous voulez laquelle?" dis-je avec un accent Irlandais que j'empreintai souvent. Je savais parler trois langues : Le français, endroit où j'étais née, l'anglais, et l'Américain, même si c'était de l'anglais avec quelques mots differents. Avant que ma mère ne meurt, elle avait aussi commencer à m'apprendre le Gaélique, langue de son pays, et de mon pays d'origine. Mais je n'en savais pas énormement. Dommage : C'était ma langue preferée. J'avais decider de jouer sur la malice, alors que...

Butterfly, Early, Summer...

retentissaient à mes oreilles. Je l'observai, en attente de ses prochaines paroles. Cet homme m'avait fait revenir dans mes souvenirs... J'allais souvent en Irlande, étant capitaine de l'équipe de Quidditch de ce pays. On m'appellait même Moira, labas. Nous y allions souvent en famille, avant, également. Ma mère n'avait jamais cesser d'aimer son pays, et mon père l'aimait beaucoup également. Et moi encore plus...
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Ceenan O'Flaherty
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MessageSujet: Re: Bloody country... [ J.E. ]   Bloody country... [ J.E. ] EmptyMer 3 Déc - 13:52

Les résonances me frappèrent si violemment, tant je n'y étais pas préparé, que je ne pus cacher un instant ma surprise et mes yeux vrillèrent l'inconnue, comme si elle venait de m'annoncer la venue du Messie. Ma stupeur ne me fit pas changer d'esprit pour autant mais je sentis mes poings se desserrer légèrement, comme si l'accent irlandais coulait sur moi comme une sorte de baume pour apaiser mes douleurs.

« Bonjour. Hum... Il y a deux banques, ici, dans cette ville. Vous voulez laquelle? »

Entendre les sonorités de ma langue natale, ici, c'était une chose des plus déplacées et je me sentis curieusement étiré, nageant en plein rêve. J'avais quitté l'Irlande, j'étais venu m'enterrer dans cette affreuse ville de Londres et voilà que la première personne sur qui je tombais, contrairement à toutes mes attentes, ne me jugeait même pas sur mon accent mais, mieux encore, j'avais le même...Je me mis à la dévisager, c'était sûrement mal poli, mais je m'en contrefichai. Ici, dans ce pays anglais, je me permettais tout, alors au Diable la bienséance. Pourtant, si cette fille parlait ainsi, elle méritait plus d'égards que n'importe quelle britannique qui pourrait croiser mon chemin. Aussi j'émis un petit sourire, il étira douloureusement ma bouche car je n'étais pas vraiment à même de sourire. Peut-être qu'il sonnait faux, mais j'y mettais toute ma volonté.

Blonde, assez grande, les yeux d'un bleu particulièrement clair et vif comme un ciel d'été [<3], je la trouvais incontestablement séduisante, et en d'autres temps...je ne niais pas que j'aurais pu tenter de la séduire. Mais mon humeur était si sombre et mes préoccupations trop diverses et changeantes que j'en écartais tout de suite l'idée, la reléguant à la trappe. Surtout, qu'à ma plus grande joie, cette fille était respectable: apparemment du pays, de mon pays, donc respectable. Malgré tout, mon ton ne se radoucit pas vraiment. La jeune femme n'avait même pas bronché devant mon apostrophe agressive, et je le regrettai presque, tant j'avais besoin de me défouler. Non, elle restait calme, avec ce truc sur les oreilles, comme beaucoup de Moldus avaient. Elle écoutait de la musique. Etait-elle vraiment Moldue? Mon instinct me disait que non... Et puis, pourquoi me proposerait-elle de choisir entre deux banques? J'hésitai, plein de doute. Mes yeux allèrent du mp3 dans ses oreilles, moldu, à ses yeux limpides, si bleu que j'en ressentai presque la fraîcheur, mais si lointains aussi. M'étais avis que la douleur qui m'étreignait n'était pas étrangère à la jeune femme. En tout cas, ces yeux avaient quelque chose de magique, j'en étais quasiment sûr.

« La plus proche, j'imagine. » Cette fois, un vrai sourire passa furtivement sur mes lèvres. Après mes quelques mots, je constatais comme nos paroles allaient bien ensemble, étrangères à tout cet univers anglais. J'étais curieux de savoir d'où elle venait, mais je n'étais pas comme ma mère, j'étais trop pudique pour questionner ouvertement les gens...surtout si je devais après parler de moi. Je préférais les jeux de regards, les gestes. Les non-dits. J'essayai un instant de capter les yeux de la jeune femme. « En connaissez-vous une...spéciale? » fis-je, sur la défensive, sachant que pour une simple Moldue ces dires n'auraient aucun sens. Pour une sorcière, si, et ainsi je serais fixé. Je soupirai, et l'air humide me passa désagréablement dans les poumons, m'emplit de nostalgie, une fois de plus...comme si j'en avais besoin. J'espérai simplement que rien de tout ça ne se voyait, et qu'elle avait juste de moi l'image d'un homme irlandais certes, pressé et en colère, peut-être justement parce qu'il se dépêchait, et rien de plus. Le reste était trop noir pour être mis à jour. De toute façon, elle m'indiquerait la banque et je ne la reverrais jamais, surtout si elle était Moldue. Si elle était Moldue...
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Juliette Emma Rivers
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MessageSujet: Re: Bloody country... [ J.E. ]   Bloody country... [ J.E. ] EmptyMer 10 Déc - 13:34

Le jeune homme eut l'air surpris en m'entendant parler. Je souri de malice. Il ne s'était surement pas attendu à tomber sur une fille a l'accent Irlandais. Il eut l'air tout un coup légerement plus détendu. Il semblait moins crispé. Mais ce que je voyais le plus, c'était sa surprise. A force d'aller en Irlande, j'avais l'accent Irlandais plus prononcer qu'une simple habitante qui y allait de temps en temps. Mais après tout, j'y étais d'originaire. Je n'étais pas une anglaise, non. Une Irlandaise, une Américaine, une Française, mais pas une anglaise. Et je n'avais jamais eu l'accent de leur pays, de toute façon. Même en y habitant. Honnêtement, je ne restais pas une éternité, ici. Je preferais partir en Irlande, en France, en Amérique, ou dans pleins d'autres pays. On ne pouvait dire que j'étais une fille qui restait dans sa petite vie bien tranquille dans son pays. Non, j'étais d'humeur changeante, et je voyageais souvent. De un parce que j'aimais ça, de deux parce qu'avec mon metier, je faisais des matchs dans divers pays, et de trois, parce que je ne supportai pas de rester au même endroit trop lontemps. Il y avait des endroits qui faisaient exeptions, et où je pourrai rester toute ma vie, certes, mais peu.

It's playing on repeat, Just like when we would meet
Like when we would meet...


Le jeune homme se mit à m'observer. Ce qui me permettait de pouvoir l'observer en details moi aussi, sans parraitre mal poli. Il le faisait bien, lui. Il emit un petit sourire, qui paraissait lui aussi contracté. Il m'observait toujours, comme s'il cherchait tout les details. J'aimais beaucoup ses yeux, je devais l'avouer. Ils avaient l'air de cacher tellement de choses que j'en devenais particulièrement curieuse. Clairs, humides, beaux. Ils étaient vert bleu. Mais aparement, celà depandait de où il se plaçait. Il n'avait pas beaucoup bougé, mais j'avais dejà vu ses yeux changer. Ses cheveux étaient roux, mais semblaient tirés sur le brun. Il était assez grand, et muslé, sans l'être trop, ce qui rendait vraiment bien. Il avait les épaules carrées, comme beaucoup d'Irlandais. En gros, il était vraiment beau. Je me mis a regarder le sol, sentant toujours son regard sur moi. Je relevais la tête quelques secondes plus tard.

« La plus proche, j'imagine. » Me dit il. J'eu le temps de voir un sourire sur ses levres, puis il s'effaca comme on efface une légere trace de crayon sur un dessin. J'allais lui indiquer le chemin d'une banque moldue, me disant qu'il n'avait pas l'air si moldu que ça, et que son sourire furtif me causait de plus en plus de doutes... Etait il moldu, ou sorcier?
« En connaissez-vous une...spéciale? » Me demanda-t-il, sur la defensive. Je sursautai. Non, pas à son ton, mais à sa phrase. Je n'avais plus de doute : C'était un sorcier. Je l'observai. Tans qu'il ne sortait pas sa baguette, je n'avais pas peur. Mais, sachant bien que je me devais d'être prudente, et qu'il m'était quand même arriver de me tromper sur la nature des gens, je sortis mon porte feuille, pour prendre le taxi, et l'amener dans une banque moldue. On verrai bien ce qui se passerai labas...

« Je ... » Bredouillais-je.

Cause I was born to tell you I love you
and I am torn to do what I have to, to make you mine
Stay with me tonight...


A l'instant ou mon porte-feuille s'ouvrit, une mornille tomba. Que fichait-elle là? Je l'observai sur le sol, furieuse contre moi-même. Elle était dans l'herbe, et semblait me narguer. Je n'avais qu'une envie, donner un coup de pied violent dans cette stupide pièce que je n'avais pas vu, donc pas enlever. Mais l'homme trouverait ça bizarre. Elle n'avait rien à faire là.
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MessageSujet: Re: Bloody country... [ J.E. ]   Bloody country... [ J.E. ] EmptyMer 10 Déc - 18:33

Comme j'avais grandi baigné à la fois dans le monde sorcier et le monde moldu, puisque mon père avait décidé de gagner sa vie à la façon moldue et d'élever ses vaches et ses moutons qu'il aimait tant, il me semblait avoir trouvé le petit truc qui me permettait de différencier une personne dotée de pouvoirs magiques ou pas. C'était infime, comme un petit courant qui passait dans l'air, comme les petites vibrations que je ressentais quand je tenais ma baguette magique, et je n'étais même pas sûre que cela ne soit pas le fruit de mon imagination; mais en tout cas jusque là je ne m'étais jamais trompé. Mon instinct était bon, comme ma petite soeur aimait à me le rappeler. Penser à elle me réchauffa un instant le coeur, en surface. En surface seulement. L'intérieur restait glacé et inexorablement serré, dans un étau. Je me souvenais de ce jour où nous nous étions égarés dans la forêt; et où la nuit tombée nous étions bien trop loin de la maison...Nous étions paniqués, forcément, mais j'avais retrrouvé le chemin dans la lande sombre et je savais même parfaitement où ne pas marcher pour éviter ces maudits marécages. Seul mon instinct m'avait guidé: je le sentais, je l'écoutais. Ce souvenir me semblait proche, si proche, comme si c'était hier...C'était une veille de rentrée des classes, je me revoyais portant fièrement mon écharpe aux couleurs de ma nouvelle maison, Serpentard, et les yeux de ma soeur tout émerveillés de voir son deuxième frère être à son tour un élève de la grande école de Poudlard...

Mes souvenirs étaient plaisant, mais cet arrière-goût amer dans la bouche ne me quittait pas, et je ne parvenais pas à me détacher complètement de la réalité qui m'entourait. C'était l'air britannique qui me faisait cet effet: il me polluait, il me retenait prisonnier, comme un poisson dans son bocal. Je tournais en rond.
Toujours était-il que, bien que mon instinct soit donc particulièrement fin, cette jeune femme qui me faisait face commencait à éveiller une certaine attention en moi. J'étais sur les nerfs, en colère, pressé, certes; et je n'avais pas l'intention de traîner. Mais...ces yeux bleus si clairs qu'ils en étaient lumineux, cet air doux mais triste à la fois, et cet hésitation que j'avais à la qualifier de sorcière ou non, tout ça me faisait douter. Et par dessus tout cet accent irlandais auquel je ne m'étais nullement attendu. Du coup, je ne partais pas. Comme elle mettait du temps à me répondre, j'aurais pu partir en haussant les épaules, du genre tant pis, je demanderai à quelqu'un d'autre. J'aurais fait ça en tant normal, car quand j'étais énervé, je n'y allais pas par quatre chemins. La preuve: je l'avais dévisagée peu aimablement. Mais là, non. L'impression était indéfinissable: c'était comme si la jeune femme m'avait...jeté un sort, tout simplement. Mes pieds étaient collés par terre alors que tout mon être désirait quitter le lieu.


« Je ... » me fit-elle pour toute réponse, et plus j'y pensais, plus la situation prenait un tournant étrange et beaucoup trop indésirable à mon goût. Je devais me dépécher, je devais aller voir mon bureau de rédaction, après avoir pris de l'argent; et trouver ensuite un endroit où loger cette nuit...Et voilà que ma question plongeait la femme blonde dans un léger trouble et qu'elle n'était même pas capable de m'indiquer cette fichue banque...mais pourquoi ne m'avait-elle pas ignoré dès le début, si elle ne savait pas quoi m'indiquer! Exaspéré, je passai une main dans mes cheveux, les doigts crispés, et je soupirai. Autour de nous, le parc était trop calme, irréel, mort. Les végétaux n'avaient pas la même vie qu'en Irlande, ici, ils ne pouvaient pas procurer l'agréable sensation de bien être chez les humains qu'ils provoquent d'habitude.

Pendant ce temps-là, elle avait sorti son portefeuille. Je faillis l'arrêter, moqueur: si elle ne connaissait pas de banque, elle n'était pas obligée de me fournir elle-même de l'argent. Mais je me retins. Et cela me surprit encore plus. J'étais franc, trop même, d'habitude, et je disais ce que je pensais, sans me soucier de ce qui pouvait choquer ou peiner. Là, ma bouche s'ouvrit mais aucun son ne sortit: c'était comme si ma voix avait craint de se moquer de la jeune femme, comme si mes méchancetés se seraient cognées contre elle et l'auraient brisée comme du cristal.
Une petite pièce s'échappa de ses mains, ou du portefeuille, je ne le vis pas. Mais cette petite chose attira tout de suite mon regard: elle m'était familière. Et bien que masquée dans l'herbe, je reconnus une mornille. Alors je relevai mon visage vers la jeune femme, une expression souriante sur le visage: je triomphai. Elle était sorcière. Mais quand je vis plus nettement son visage, à elle, je m'étonnai, une nouvelle fois. Elle ne souriait pas, ne me regardait pas, semblait dégoûtée de ce qu'elle avait fait tomber, et ne se baissait même pas. Galant, je me penchai prestement, je saisis la pièce dans mes doigts: elle n'était ni chaude ni froide, juste un peu humide. Je la regardai un instant, amusé.

« Je savais bien que vous pouviez m'indiquer la banque que je cherchais. C'est de Gallions et de Mornilles dont j'ai besoin. » Je souris, content de moi. « Pourriez-vous me dire où se trouve l'entrée du Chemin de Traverse? » Et je tendis la main, les doigts serrés sur la petite pièce, vers elle, pour qu'elle la reprenne. Et malgré mon impression amusée apparente, je ne savais que penser: cette mornille semblait avoir éveillé en mon interlocutrice un dégoût tel que je me demandais bien ce que cela pouvait signifier. « Y-a-t'il quelque chose qui ne va pas? » fis-je poliement, en suspendant mon geste. Non pas que je voulais engager la conversation, mais si la jeune femme se sentait mal, je n'étais pas homme à la laisser là et à tourner les talons.
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Juliette Emma Rivers
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MessageSujet: Re: Bloody country... [ J.E. ]   Bloody country... [ J.E. ] EmptyMar 23 Déc - 13:19

Stripped and polished, I am new, I am fresh
I am feeling so ambitious, you and me, flesh to flesh...


Je me sentais completement détaché des alentours. Car malgrès que l'endroit était gris, pluvieux, il s'échappait de ce parc une auréole de paix, que j'étais loin d'avoir. Pourtant, l'homme en face de moi me rendait étrange. J'avais un sentiment encore inconnu. Je ne l'avais jamais eu. Même lorsque j'allais bien. La scene avait quelque chose de mystérieux, comme si je voulais tout savoir de cet homme, sans savoir pourquoi je ressentais ça, car je ne l'avais jamais vu avant. Je descidais de me reprendre. Je ne le connaissais absolument pas, et il m'avait simplement demander où se trouvait la banque. Il était sorcier, d'accord, mais ce n'était pas rare.

Je regardais toujours la pièce au sol, mes yeux lançant des éclairs de dégoût profond. Une simple petite pièce, mais une simple petite pièce qui était une simple petite pièce sorcière... Et j'étais a present devenue tout ce qu'il pouvait y avoir de plus normale. Une moldue, qui n'avait jamais, mais jamais cru en la magie. D'ailleurs, ce mot avait été rayé de mon vocabulaire à jamais.


Cause every breath that you will take
when you are sitting next to me


« Je savais bien que vous pouviez m'indiquer la banque que je cherchais. C'est de Gallions et de Mornilles dont j'ai besoin. » me dit-il. « Pourriez-vous me dire où se trouve l'entrée du Chemin de Traverse? » Je fermais alors les yeux, et serrai fort mes points. Je sentais mes ongles entrer dans ma peau. Je n'avais pas un crapaud sur l'épaule, alors il serrait facile de cacher mes origines... Ou alors simplement faire comprendre que j'étais cracmoll, tout simplement.

- Je regrette, je... Ne peux pas vous y amener. Je... suis cracmoll.

J'esperais que mon mensonge était passé comme une verité, et qu'il ne chercherait pas plus loin. Le jeune homme ramassa la pièce, et me la tendit. Je sursautai à nouveau. Je ne comptais pas la reprendre.

will bring life into my deepest hopes, What's your fantasy?
(What's your, what's your, what's your...)


Il me demanda : « Y-a-t'il quelque chose qui ne va pas? » Je l'observai alors.

- Tout va bien, je vous remercie. Vous pouvez garder la pièce.

J'hesitai. Il m'avait surement trouver bizarre. Pourtant, on était proche de Londres. Nous étions dans un petit village, à même pas dix minutes de la grande ville. Je pouvais peut être l'y amener à pied. Ou peut être qu'il prefererait un taxi... Je ne savais pas si j'aurrai la force de le mener jusqu'a devant le chaudron baveur. Peut-être... Ou peut-être pas...

Cause I was born to tell you I love you
and I am torn to do what I have to, to make you mine
Stay with me tonight


- Voulez-vous que je vous amene à Londres à pieds, ou préfèrez vous un taxi?

S'il preferait un taxi, je ne l'accompagnerai pas. Le conducteur risquait de nous amener trop près du bar, et je n'étais pas sûr de le vouloir. Au moins à pieds, je pouvais reflechir. Si nous étions dans un de mes romans fantastique, on aurrait pu dire qu'une fille avait décider d'arrêter la magie. Mais c'était autre chose, et si l'auteur avait marquer celà, il n'aurrait tout simplement pas compris son propre personnage, ses sentiments. J'avais tout simplement decider qu'elle ne ferait plus jamais partie de ma vie, elle était impur, et ne causait que des ennuis. J'en avais peur, même plus. Et elle m'inspirait à present que de la haine, de la terreur, et du dégoût. Comment en faire après ça? Non, j'étais à present soi une moldue, soi une cracmoll. Mais en aucun cas une sorcière. Plus jamais.
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Ceenan O'Flaherty
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MessageSujet: Re: Bloody country... [ J.E. ]   Bloody country... [ J.E. ] EmptyJeu 1 Jan - 19:26

Je fanfaronnais un peu, car c'était dans ma nature, mais il était indéniable que la situation me surprenait de plus en plus et, à vrai dire, filait entre mes doigts sans que je puisse la retenir. En fait, la jeune femme que j'avais rencontrée était des plus imprévisibles; elle était là où je ne l'attendais pas. Là où j'avais pensé que ma première apostrophe, peu aimable, l'aurait choquée et qu'elle m'aurait répondu du bout des lèvres d'un dédaigneux accent britannique, elle avait ignoré mon teint froid et s'exprimait avec un accent que je connaissais bien... Là où j'hésitai à la qualifier de Moldue et à la laisser en plan, une Mornille s'échappait de son portefeuille... Et après que je lui eu tendu la pièce, un tel dégoût s'afficha sur ses traits que je me demandais un instant si c'était bel et bien une inoffensive Mornille que je tenais dans ma main et non pas un orteil de Troll.

« Je regrette, je... Ne peux pas vous y amener. Je... suis cracmoll. »
C'était donc ça... « Ah! » fis-je simplement, surpris. Cette explication ne me satisfaisait qu'à moitié. Elle expliquait peut-être le doute que j'avais eu au sujet des talents magiques de la jeune femme, mais elle n'expliquait certainement pas son étrange attitude - les Cracmolls pouvaient parfaitement utiliser l'argent Sorcier, à ma connaissance - et pas non plus vraiment son incapacité à m'accompagner... « Tout va bien, je vous remercie. Vous pouvez garder la pièce. » Elle hésitait, comme moi en cet instant, je le voyais dans son regard et sa façon d'être, mais je notai tout de même qu'elle tentait de me rassurer. Je lui lançai un coup d'oeil intrigué - vraiment, soit je ne comprenais rien à rien aux femmes, soit celle qui se trouvait devant moi était des plus mystérieuses. « Ca fera toujours ça de plus », fis-je en lui lançant un petit sourire et en fourrant la Mornille dans ma poche. J'espérai que le fait que je la porte sur moi ne me rende pas aussi repoussant qu'elle.

« Voulez-vous que je vous amene à Londres à pieds, ou préfèrez vous un taxi? » Je quittais un quart de seconde son visage et regardai le ciel derrière elle, légèrement nuageux, mais clair. Il me fallut cet instant pour me décider: j'étais pressé, j'étais plutôt mal à mon aise, dans ce pays que je haïssais, je désirais être seul et trouver un endroit pour ce soir, je n'avais donc pas de temps à perdre et encore moins avec une inconnue...autant prendre un taxi. Oui. Mais les faits étaient différents. Ce goût de l'aventure et de l'inconnu me monta à la bouche et je regardai une nouvelle fois la jeune femme au fond de ses énigmatiques yeux clairs, et je souris une nouvelle fois, quittant un peu mon masque de froideur. Puisqu'elle le proposait, pourquoi refuser! Elle m'intriguait. J'avais envie d'en savoir plus, car étrangement, j'étais sûre qu'elle n'était pas ce qu'elle paraissait.

« Si cela ne vous dérange pas, j'accepte avec plaisir que vous m'accompagniez...Cela rendra sûrement plus gaie cette ville si...désagréable. » Et j'hésitai sur ce dernier mot, ne voulant pas trop me dévoiler non plus. Je la jaugeai du regard. Elle avait l'air d'avoir autant envie de passer du temps en ma compagnie que moi quelques instants plus tôt. Cette pensée me fit d'ailleurs sourire: comme j'avais changé en quelques minutes, il m'avait suffit de croiser ce regard bleu électrique pour que mes préoccupations matériels passent au dernier plan. Tout d'un coup, je me dis que la moindre des choses, puisqu'elle allait faire un bout de chemin avec moi, était qu'elle sache mon nom, et que peut-être je sache le sien. « Il serait temps que je me présente: je m'appelle Ceenan O'Flaherty » et j'inclinai légèrement et brièvement la tête vers elle, par courtoisie. Je ne la quittais pas des yeux: elle m'intriguait trop.
Je lui fis signe de se mettre en route: j'avais besoin de me rendre au Chemin de Traverse mais je n'avais aucune idée de l'endroit où il pouvait se trouver.
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Juliette Emma Rivers
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MessageSujet: Re: Bloody country... [ J.E. ]   Bloody country... [ J.E. ] EmptyMer 4 Fév - 13:38

« Ah! » fit le jeune homme. Il avait l'air surpris. Je pinçais mes lèvres, pour m'empecher de faire une bétise. Il semblait m'observer, l'air de comprendre qu'il y avait autre chose. Alors, je serai les poings derrière mon dos. Mes ongles entrèrent dans ma chair. Je tressaillais en sentant mes mains s'engourdir.

And I'm tired of being all alone, and this solitary moment makes me want to come back home...

Je soupirai, me decidant d'ignorer que je devais paraître bizarre à cet homme. Je ne l'avais pas souhaiter - je detestais à present le bizarre. Mais avais-je le choix ? Je decidais de me concentrer sur les yeux petillants de l'homme. Erreur fatal, ils montraient que trop bien ses sentiments à cet instant. Je rougi, me detournant vers le jeu d'enfants derrière moi. Des enfants moldus venaient d'arriver, et se livraient à une construction de chateau, dans le bac à sable. Nous savions tellement peu des gens lorsqu'on les croisaient... Et puis, pourquoi m'en faire ? Je ne reverais plus cet homme, logiquement. Mais j'avais eu la stupide intention de l'accompagner, voulant, ... Que voulais-je, au fait ? Je me forçais à ne pas penser à ce que celà signifiait. Je me retournais vers l'homme, bien determiner à en finir vite, pour revenir dans mon impassibilité habituel - en se moment.

And I'm tired of being all alone, and this solitary moment makes me want to come back home...

« Ca fera toujours ça de plus » Me dit-il. Il me sourit, et je me forçais à en faire de même. J'étais devenue chef dans l'art des faux sourires. Celui ci ressemblait plus à une grimace, mais je m'en fichais. J'évitais de le regarder dans les yeux. Magnifique stratégie qui m'aida à me concentrer sur autre chose que ses prunelles vertes... Je sentis son regard me quitter, et j'osais finalement lever les yeux. Il regardait le ciel. Il ne faisait pas si mauvais que ça, mais pas un temps d'été non plus. Après tout, il pleuvait, et nous n'étions pas au mois de Juillet. Il me regarda à nouveau, en pleins dans les yeux, et je restais incapable de regarder ailleurs, comme une imbécile pétrifiée.

And I'm tired of being all alone, and this solitary moment makes me want to come back home...

« Si cela ne vous dérange pas, j'accepte avec plaisir que vous m'accompagniez...Cela rendra sûrement plus gaie cette ville si...désagréable. » Je l'observais toujours. J'avais eu raison : Il n'aimait pas cette ville. Et j'étais sûr que celà devait même aller plus loin... Le pays ? Je ne pouvais que le comprendre. J'aurrai voulu être n'importe où sauf ici. Il sourit d'un coup, et je n'arrivais pas à savoir ce qui le faisait sourire. Il avait surement eu une pensée plaisante. « Il serait temps que je me présente: je m'appelle Ceenan O'Flaherty » me dit-il, puis inclina la tête. Il avait l'air bien plus a l'aise qu'au debut de la conversation. J'en étais ravie, sans savoir pourquoi. Puis, je mesurais alors ses paroles, venant tout juste de me rendre compte qu'il m'avait donner son nom, et que j'aurrai du repondre depuis une bonne minute.

- Enchantée. Je m'appelle Juliette Emma Rivers, pour ma part, lui dis-je. Ceenan O'Flaherty... Bien Irlandais, je ne m'étais pas tromper sur ce point non plus. Je lui souris. Un des rares sourires qui n'étaient pas faux. J'aimais beaucoup son prénom. Il me fit signe d'avancer, et je ne tardais pas à prendre la direction de Londres, Ceenan à côté de moi. Je jetais un dernier coup d'oeil aux enfants rieurs, qui étaient à présent sur un banc avec leur mère. Ils discutaient avec entrain.

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MessageSujet: Re: Bloody country... [ J.E. ]   Bloody country... [ J.E. ] EmptyMar 7 Avr - 12:44

[ Très beau, ton nouveau vava édenté ]

Je lui emboitai le pas, éblouit - parce que j'avais toujours un petit faible face aux belles femmes, et encore plus si elles étaient mystérieuses - et intrigué à la fois par ce sourire qu'elle venait de m'adresser. Malgré les ombres qui semblaient stagner sur son visage, et la froideur lointaine qu'elle avait depuis le début, ce sourire avait été franc et lui avait illuminé ses traits, encore plus avantagés. Mais l'éclat de ses yeux bleus clair restait le même, mélancolique, et devant ce beau sourire j'aurais tout donné pour savoir ce qui empêchait ces beaux yeux d'être joyeux... Somme toute, j'étais conquis. Le charme de la jeune femme avait opéré bien malgré moi, puisque je n'étais vraiment pas dans mon meilleur jour et que je n'avais rien fait pour être agréable. Après tout, j'étais charmé, mais qui disait qu'elle l'était de même? Mon ton sec et mes phrases peu aimables semblaient avoir glissées sur elle comme de l'eau sur un galet; j'osais donc espérer qu'elle ne m'en tenait pas rigueur, mais elle paraissait si lointaine que j'aurais été bien incapable de savoir un instant à quoi m'en tenir.

Elle s'appelait donc Juliette Emma Rivers. Curieux nom. Elle était décidément curieuse. Voilà qu'elle m'adressait à la parole avec un petit accent irlandais dans cette détestable ville de Londres; qu'ensuite une mornille tombait de son portefeuille mais qu'elle ne relève pas plus le fait que nous soyons sorciers tout les deux; et elle achevait le tout en se présentant d'un nom composé aux consonances françaises... Nous marchions tout les deux, et instantanément je me détendis, comme si je parvenais enfin à mieux respiré cet air anglais vicié qui m'avait tant pris à la gorge. Au moins, j'avais de la compagnie, et des plus charmantes, pour me guider dans cette ville que je ne connaissais pas - que je n'avais pas envie de connaître. Mais il le fallait bien, pourtant. Elle prit un dédale de rue que je ne m'efforçai pas de retenir car une fois arrivé au Chemin de Travers, ma vie se résumerait plutôt à la communauté des sorciers. Plus j'y réfléchissais, plus je me disais que j'avais tant à découvrir... Mais tout cela restait flou; mon travail, mon futur logement, en cet instant tout était comme éclipsé, voilé, à cause de la jeune femme insaisissable qui marchait à mes côtés...

Je rompis le silence qui s'était installé depuis quelques minutes, sans que je n'en sois gêné. Elle, le visage impénétrable, écoutait sa musique tout en marchant d'un pas fluide.


« Votre prénom sonne français, je me trompe? » C'était une invitation à la faire parler; vraiment ses origines apparemment assez diverses m'intriguaient. Nous passâmes devant une devanture de magasin vitrée et j'en profitai pour y jeter un coup d'oeil - pour nous jeter un coup d'oeil. Je n'osais plus trop la dévisager de haut en bas, comme je l'avais fait tout à l'heure, avec un malin plaisir de la mettre mal à l'aise. Non, les choses avaient changées. Pourquoi? A bien y réfléchir, je crois que c'était parce qu'elle n'avait pas réagi comme les autres femmes, qui habituellement quand je jouais le séducteur et que je les jaugeais ainsi, rougissaient et souriaient pitoyablement en essayant de plus belle de lancer la conversation. Juliette Emma s'était simplement contentée de me regarder comme n'importe quel inconnu qu'elle aurait croisé... Inquiet, je regardai à la dérobée mon reflet dans la vitre: pourtant je n'étais pas plus mal habillé et mal coiffé que les autres jours. Le problème ne venait pas de moi. Insaisissable. Elle était vraiment insaisissable... mais elle éveillait tant ma curiosité!

Elle écoutait de la musique à la façon des moldus, et bien que je pratique pas ce genre de choses dénués de magie, j'avais subitement envie de partager cette musique et de savoir ce qu'elle écoutait. Puisque je n'entendais pas la même chose qu'elle, elle me semblait encore plus lointaine... Et cela m'énervait. Si bien que je sentis le brusque besoin de parler et de la faire parler afin qu'elle s'intéresse un peu plus à la conversation et à moi par la même occasion; or je n'étais pas spécialement bavard d'ordinaire... j'attendais que les autres le fasse pour moi, trouvent un sujet, par flemme. Comme quoi cette femme renversait vraiment la donne...

« Je suis arrivé d'Irlande ce matin. » Inutile de s'appesantir plus... « J'ai trouvé un boulot à Londres, au journal des sorciers... Je cherche un logement, je ne connais pas grand monde ici. Puisque vous semblez connaître, connaissez-vous un hôtel, un endroit qui puisse m'héberger? Vous habitez par ici, non? » Les passants dans la rue nous dévisageaient un peu; et nous croisâmes surtout des hommes d'affaires qui se rendaient à leur travail qui ne manquaient pas de se retourner pour mieux regarder, discrètement ou pas, la femme qui m'accompagnait. Moi j'étais fière et je marchais la tête haute, les défiant d'un regard et pensant que j'étais vraiment bien accompagné... Pourtant une petite voix me rappelait que Juliette Emma n'était pas à moi loin de là, elle partageait juste mon chemin, nuance... « Dans quoi travaillez-vous, si ce n'est pas indiscret? » Je continuais en parlant d'une voix posée, sans trop paraître insistant, comme si je parlais de la pluie et du beau temps. Sauf que j'attendais avec impatience ses réponses. Je croisai une nouvelle fois son regard et je le tins captif un moment; puis je lui souris. Elle était trop mystérieuse pour que je ne m'intéresse pas à elle...
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MessageSujet: Re: Bloody country... [ J.E. ]   Bloody country... [ J.E. ] EmptyDim 24 Mai - 21:37

[Je sais, je sais ]

Mes pieds tombaient sur le sol, un par un, dans un geste assez leger tout de même. Je n'aimais pas la direction que l'on prenait. Je ne l'avais pas aimer dès le début. Je detestais savoir ce que j'allais bientôt entrevoir. Je me preparais à laisser le jeune homme continuer seul. Pour l'instant, j'arrivais à tenir, mais je savais que je ne pourrais pas aller jusqu'au bout du chemin, et que j'aurrais juste envie de prendre mes jambes à mon cou. Je jetais un coup d'oeil discret à l'homme, qui semblait observer le chemin avec attention. Il était un peu derrière moi, m'emboitant le pas. Alors, je décidais de ralentir, pour me mettre à sa hauteur. Nous venions d'échanger nos prénoms, lorsqu'il parla.

« Votre prénom sonne français, je me trompe? » me demanda-t-il.

I know everything you wanted isn't anything you have...

J'étais toujours moitié dans mes pensées, moitié dans la chanson lorsque Ceenan O'Flaherty parla. Je me mis donc plusieurs minutes à m'en appercevoir. Je savais que si il était parti, j'aurai de suite vu, mais les paroles c'était autre chose. Qu'avait il dit ? Mon cerveau était comme en veille, incapable de saisir les paroles de l'homme. Françaises... Qu'elle était la signification de se mot, cet ensemble de lettres, déjà ? J'étais perdue, lorsque je croisais son regard. Le trouble me gagna. J'avais aimé ses yeux dès le début, et je me rendais compte que son regard semblait me passer aux rayons X. Je soutins mon regard, avec, bien malgrès moi, aucune envie de perdre de vue ses yeux d'un vert si mystérieux et beaux à la fois. Alors, en un éclair, mon cerveau se réalluma, évitant de devoir attendre le nouvel an, et je répondis automatiquement.

Cause I was born to tell you I love you...

- Je suis née en France. Ma mère... commençais-je. Ma voix se brisa. Qu'est ce qui me prennait ? Je ne le connaissais même pas, et voilà que je me mettais à parler de ma vie privée automatiquement, comme une petite fille de maternelle voulant attirer l'attention. Or, ce n'était pas mon genre. Je fermais la bouche, puis, me rendit compte que si je ne finissais pas ma phrase, ça allait paraître suspect. Avec un effort surhumain, j'ajoutais :

- Ma mère est d'Irlande, mon père des Etats-Unis.

J'avais été incapable d'utiliser le temps du passé, c'était trop tôt. Trop dur à supporter pour le moment. Consciente que les yeux refletaient l'âme, je reportais mon regard sur la route, un peu triste de ne plus avoir devant les yeux les étincelles vertes... L'Angleterre montrait le temps qu'elle avait le plus souvent. Sa couleur, surtout. Le gris. Elle était si présente ici, que quelqu'un aurait du rajouter du gris sur le drapeau Britanique. J'étais fière de mes diverses origines et, surtout, plus que tout en ce moment, fière de ne pas être anglaise.

and I am torn to do what I have to, to make you mine...

« Je suis arrivé d'Irlande ce matin. » me dit Ceenan. Je souris alors, et je me fis mal. J'avais réellement perdu l'habitude de sourire ces derniers temps. Ma bouche autrement si souvent souriante, était comme rouillée. Au debut, je me forçais à sourire, devant les gens et ma soeur. Mais j'avais vite abandonné la partie. Ainsi, je ne m'étais pas trompé, l'homme à côté de moi vennait du pays que j'aimais tant, qui faisait tellement parti de mon sang, de mon coeur. Je lui adressais un sourire, qui, je l'espèrais, n'était pas trop crispé.

- Je m'en doutais un peu. Vous avez un magnifique accent.


J'étais franche, directe. Son accent était tout aussi reconnaissable que l'avait été celui de Maeve, ma mère. A présent, j'étais deux fois plus troublé que depuis le début de la conversation. Enfin, sauf pour son regard, peut-être. J'étais très interressée par notre conversation. Il avait brisé la barrière, je n'arrivais plus à faire l'indifférente de tout ce qui m'entourait, et la douleur dans ma poitrine m'attaqua comme un poignard, me coupant le souffle un instant. Je me retiens de pousser un cri du mieux que je pus, laissant juste un petit gémissement s'échapper que je couvris en toussant. La douleur était réelle. Psycologique, mais réelle et douloureuse. Je décidais de me laisser aller... Pour cette fois.

Stay with me tonight...

- Je vais souvent en Irlande. Il est de loin le meilleur pays où j'ai vécus et que j'ai visité, lui dis-je.

Et pourtant, j'avais vraiment visité tous ou presque les pays. J'empechais les souvenirs de tomber sur moi comme un rideau noir. Je me retins de lui poser des questions.

« J'ai trouvé un boulot à Londres, au journal des sorciers... Je cherche un logement, je ne connais pas grand monde ici. Puisque vous semblez connaître, connaissez-vous un hôtel, un endroit qui puisse m'héberger? Vous habitez par ici, non? » me demanda-t-il.

Je ne savais pas pourquoi, ni comment, mais je sentais qu'il n'était pas heureux, ici.

- Et bien, il y a bien le chaudron baveur... Ou des hôtels de sans pouvoirs magiques, dis je, fière de ne pas avoir dit "moldu".

La suite parut naturelle sur le moment, mais déplacée et intriguante par la suite.

- Si vous voulez, je peux vous herberger en attendant que vous trouviez votre bonheur.

Décidemment, j'étais vraiment bizarre... Inviter un inconnu dans le manoir familial, en un moment où mes frères allaient vite arriver pour enterrer nos parents. Néamoins, je n'arrivais pas à éclipser la proposition, et n'en avais pas vraiment envie... J'esperais même qu'il accepterait, car au fond, je n'avais envie de voir disparaître l'Irlandais. Il ne semblait pas agacé de ma présence, ainsi j'avais un espoir.

Le regard de l'inconnu Irlandais s'attarda un instant sur mon mp3. J'eu un faible sourire. Je n'avais pas su me passer de musique, en comparaison à la plupart des... sorciers. Dur dur, dans l'autre école là... Peut-être Ceenan ne connaissait il pas le plaisir, l'évasion et la libération que nous éprouvions -que j'éprouvais- en écoutant de la musique ? Je lui tendis une oreillette, your call remise au début. J'attendais de voir sa réaction s'il acceptait de partager les écouteurs. J'étais impatiente. Tant d'émotions inconnues depuis quelques temps...


Waiting for your call, I'm sick, call I'm angry
call I'm desperate for your voice
Listening to the song we used to sing ...


« Dans quoi travaillez-vous, si ce n'est pas indiscret ? » me questionna-t-il. Je sursautais, mon écouteur faillit s'enlever de mon oreille, mais je la retins. Une cracmolle se servait elle d'un balai ? Je décidais de prendre ce risque.

- Je suis joueuse de Quidditch. Dans l'équipe d'Irlande, en fait, dis-je.

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Ceenan O'Flaherty
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MessageSujet: Re: Bloody country... [ J.E. ]   Bloody country... [ J.E. ] EmptyMer 17 Juin - 14:20

Si il y avait bien quelqu'un que je ne pouvais pas duper, c'était moi-même. Même si j'aimais souvent à refuser de voir ce que mon coeur et mon âme voulait me faire comprendre, il y avait des moments comme celui-là, où j'étais lucide. Au début de cette rencontre, j'étais dans un tel état que j'aurais pu faire fuire n'importe qui, à cause de cet endroit détestable où je devais m'installer pour travailler. Mais cette jeune femme qui avait croisé mon chemin était devenue, bien malgré elle, un échappatoire jusqu'à ce que sa présence réveille un moi un étrange sentiment que je ne savais pas identifier. Vague, confus, sourd encore, je savais juste qu'il avait éclipsé tout le reste et que je ne voulais pas qu'elle me quitte. Le mystère qui planait autour d'elle était prenant et je sentais qu'enfin j'avais rencontré une femme qui n'était pas comme les autres, et cela me plaisait. J'avais donc totalement changé d'attitude; de maussade et presque agressif, j'étais passé à séduisant et courtois, et je me voyais user de mes manières de joli garçon, ce qui m'arrachait parfois un petit sourire amusé.

- Je suis née en France. Ma mère... Ma mère est d'Irlande, mon père des Etats-Unis.

Quel curieux mélange! Le moins qu'on puisse dire était que ses origines n'étaient pas simples. A la regarder, à en juger de son air distant, froid, sa voix qui avait tremblé lorsqu'elle avait prononcé cette phrase, j'étais prêt à mettre ma main au feu qu'il n'y avait pas que ses origines qui n'étaient pas simples. Tout en elle éveillait ma curiosité. En cet instant, elle avait l'air de lutter contre elle-même, comme si elle devait faire face à une terrible bataille qui aurait lieu dans son esprit. Je notais son émoi et je jugeai bon de ne pas la questionner d'avantage sur ses parents... chose que l'on fait parfois: ah oui, d'où viennent-ils exactement, que font-ils maintenant?... Mais le moment n'était pas propice à mon goût; et puis elle aurait pu me retourner les questions, et je n'avais pas envie de me plonger dans mon histoire familiale à mon tour.

Je marchais à ses côtés à présent, et je faisais en sorte d'user de mes charmes, à savoir mes petits sourires en coin, mais regards appuyés, ma main que je passais dans mes cheveux en bataille... Certes je faisais le coq, mais j'aimais ça, et les femmes aussi, alors pourquoi me le reprocher? Je veillais malgré tout à ne pas en faire trop, et surtout, à me montrer le plus galant possible. Je lui laissais le passage quand le trottoir était trop étroit, je lui évitais les obstacles éventuels. Je l'aurais menée à l'autel que j'aurais pris autant de précautions...


- Je m'en doutais un peu. Vous avez un magnifique accent. Je vais souvent en Irlande. Il est de loin le meilleur pays où j'ai vécu et que j'ai visité.


Je ne fus pas sans remarquer que tout d'un coup un sourire fleurit sur ses lèvres, le premier véritable depuis que je la connaissais. Sur le coup, j'en restais sans voix, et mon regard traîna un peu trop sur le bas de son visage; comme si regarder ses lèvres roses allait faire rester le sourire plus longtemps. Inutile de préciser qu'elle était belle, ,cela s'imposait; mais lorsqu'elle souriait elle l'était encore plus, elle irradiait. J'aurais aimé qu'elle sourisse encore, et ce juste pour moi... « Merci » murmurai-je en me rappelant soudain qu'elle m'avait complimenté et que je n'avais rien dit. « Je suis bien d'accord avec vous, c'est le meilleur des pays, et il me manque déjà... » J'avais envie de la questionner plus, de savoir pourquoi elle y allait, quand et où, quels endroits elle préférait mais, alors que cela m'arrivait très rarement, quelque chose me retint: je n'osai pas. Tout simplement. Son air distant tout à l'heure, son sourire bouleversant ensuite, tout cela me fit comme un blocage et je n'osai pas. Moi, ne pas oser! Il fallait vraiment que la situation soit...spéciale... Un instant, mon regard s'égara, avant de revenir vers le sien. J'aimais que le contact s'établisse entre nos iris - cela me faisait une sensation électrique.

- Et bien, il y a bien le chaudron baveur... Ou des hôtels de sans pouvoirs magiques...

Elle m'aurait annoncé qu'il n'y avait pas d'hôtels ici et que je devais dormir dans la rue et cela m'aurait fait le même effet. Je ne relevai même pas le fait qu'elle ne dise pas moldu, comme tout le monde. Qu'importe. J'étais sous un charme qu'elle m'avait lancé et dont j'étais bien incapable de maîtriser les effets. Et puis, alors que je digérais mal ma frustration de la voir écouter cette musique tandis que je lui parlais, elle dut s'en apercevoir... et me tendit un écouteur. Sur le coup, je bénis ma famille plutôt ouverte au pratique moldues, car je savais parfaitement ce qu'était un écouteur et comment l'on s'en servait. J'hésitai, mais son regard bleu clair me décida, et je tendis la main; je fis en sorte que nos doigts se touchent lorsque je pris le petit bout de plastique. Les siens étaient froids mais doux, et je les serrais un peu, au passage. Puis trop tôt je les lâchais; j'aurais aimé gardé sa main au creux de la mienne... Enfin. Je mis l'écouteur à mon oreille et écoutai avec elle. Je me sentis tout de suite plus lié à elle, alors que, comme tout à l'heure, c'était idiot: elle était distante et ce n'est pas parce que j'essayais de la séduire qu'elle m'appartenait. J'aurais pu répondre " pas encore " mais il me semblait qu'elle n'était pas de ce genre de personnes qui appartiennent un jour à quelqu'un...

In the car, do you remember
Butterfly, Early Summer
It's playing on repeat, Just like when we would meet
Like when we would meet ...


Les premières notes me firent frissonner, les mesures d'après me firent retenir mon souffle et les paroles ensuite, chantées doucement sur une belle mélodie, me donnèrent des frissons tout le long de la colonne vertébrale. La musique m'emplissait totalement, ainsi que la chanson, et plus j'écoutais les paroles, plus je me sentais étrangement remué... J'avais l'impression qu'elle s'adressait à moi, nous. Nous nous étions arrêtés pour écouter et je m'étais posté en face d'elle. Je ne quittais pas des yeux ses prunelles de ce bleu clair et vif que je pourrais jamais oublier. La musique adoucit les cœurs, c'est bien connu, mais jusque là jamais je n'avais mesuré combien elle pouvait être puissante et surtout, quel impact elle pouvait avoir... Sur ce trottoir, dans cette rue, il n'y avait plus que nous deux écoutant la chanson et j'étais à deux doigts de la prendre dans mes bras. Mais je ne devais pas céder, pas tout de suite; car une telle action aurait suffi à l'effaroucher. Elle paraissait si fragile que j'avais peur de la briser.

- ...Si vous voulez, je peux vous héberger en attendant que vous trouviez votre bonheur.

La petite bulle se brisa, plus de notes magiques, plus de jolie paroles, et je me fis l'effet de retomber sur le sol réel les pieds en avant pendant un court instant. Ah oui, Londres, la rue, ce que je devais faire, où je devais dormir. Et puis je tiquai: pardon? Chez elle? Elle proposait de m'héberger? Etais-je encore dans mes songes ou l'avait-elle bien demandé?

« M'hé... M'héberger? » Oups, je devais me reprendre, ce n'était pas très classe de bégayer ainsi. C'était tout elle ça, rester des plus indifférentes puis proposer des choses de là sorte! « Je ne sais quoi dire, c'est très gentil de votre part et j'ai bien envie d'accepter, mais êtes-vous sûre que c'est possible? Je ne dérangerais pas? Je ne veux surtout pas m'imposer... » De toute façon comme elle l'avait dit cela serait en attendant que je trouve quelque chose, mais quand même... Sur le coup, je me sentais vraiment plus que surpris et j'avais du mal à mettre de l'ordre dans mes idées. Pourquoi pas, après tout, surtout que cela signifiait que je la reverrais encore et cela je le voulais plus que tout... Mais d'un côté, j'avais peur de la déranger - de les déranger, si elle ne vivait pas seule...

- Je suis joueuse de Quidditch. Dans l'équipe d'Irlande, en fait.

Ah oui, je lui avais demandé ce qu'elle faisait... Joueuse de Quidditch? Voilà qui était intéressant! J'étais un passionné de Quidditch, si en plus elle jouait pour l'équipe d'Irlande! Je ne reconnaissais pas son nom, mais il est vrai que je m'intéressais plus au Quidditch masculin. Qu'importe, c'était des plus surprenants encore une fois - comme quoi elle ne me décevait jamais. J'éprouvais la soudaine envie de la voir jouer, j'étais persuader qu'elle le faisait avec autant de grâce qu'elle marchait à mes côtés. Je ne cachais pas mon enthousiasme, alors que je m'étais remis à marcher:
« Vous faîtes du Quidditch! C'est passionnant. J'ai beaucoup suivi les tournois l'année passée, je dois dire que notre équipe se place dans les dix meilleures... Mais vous jouez, en ce moment? Il faut absolument que je sache ou se trouve le stade, chez moi, je ne manquais pas un match!! »

Comme quoi, l'Angleterre n'avait pas que du mauvais... Si je pouvais retrouver les ambiances des match de Quidditch, je me sentirais un peu comme à la maison... Je lui souris, retrouvant toute mon aisance et mon air enjoué d'un seul coup. Nous arrivions bientôt vers notre but et j'attendais juste une parole de sa part pour qu'elle me confirme ou non son invitation, en tout cas, j'étais tout prêt à la suivre. Je ne pus me retenir une petite remarque, que je prononçais en posant ma main sur son épaule et en plongeant mon regard dans le sien: « Décidément, je crois bien que c'est le destin qui vous a mise sur ma route!... »
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